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Le problème n’est pas de permettre l’écoute, mais de l’autoriser sans contre-pouvoir juridique pour s’assurer de la proportionnalité de la demande avec des suspicions justifiées. C’est la porte ouverte à la continuité de ce qui a été initié par les USA, le Patriot Act avec les écoutes de la NSA, pourtant tant décriés par la France en particulier. La notion du «Cloud souverain», chère à la France, ne semble importante que pour pouvoir finalement mieux «contrôler» le Net. Il ne reste plus qu’aux entreprises françaises de s’héberger aux USA, et aux américaines de s’héberger en France. Mais nous vous recommandons de venir en Suisse. Une alliance «Swiss DC» pour permettre des services Cloud réellement confidentiels est en train de voir le jour en Suisse. Ce n’est pas si simple et la Suisse n’est pas à l’abri des mêmes débordements politiques. Actuellement, le chiffrement y est légal et sans limite. La levée de la confidentialité n’est autorisée que par un juge sur une demande ciblée et circonstanciée. La confidentialité des personnes morales y est aussi bonne que pour les personnes physiques.
Ne vous y trompez pas, la présence des écoutes massives de la NSA n’ont pas empêché le 11 septembre, ni l’attentat de Charlie Hebdo. Permettre aux services contre le terrorisme de faire leur travail à travers la planète et leur faciliter la tâche, passera par une implication de tous les citoyens et une simplification/harmonisation des droits internationaux, mais certainement pas via des «boîtes noires» d’écoutes automatiques. Nos institutions, politiques ou administratives, ne doivent en aucun cas pouvoir accéder librement à nos données personnelles (ou d’entreprises), sans devoir s’en justifier publiquement et officiellement auprès d’un organisme de contrôle indépendant de l’état. Et si des activités illicites sont suspectées, seul le contre-pouvoir juridique doit assurer la levée de la confidentialité et l’accès aux données.
Nous ne devons pas seulement défendre dans nos constitutions l’intégrité et le respect de la personne physique ou morale, mais y inclure aussi sa personnalité et son historique digital. Un humain sera demain encore plus «jugé» sur son «empreinte numérique», avec tous les débordements, quiproquos et a priori que cela pourra engendrer. Nous sommes en train de laminer nos droits futurs, encore à construire, en laissant des «incompétents» voter sur des questions dont ils mesurent très mal les conséquences. Les experts eux-mêmes ont du mal à les imaginer.
Ce n’est pas la liberté du «Net» qui est en cause et qu’il faut défendre, ce sont les droits fondamentaux d’un citoyen libre et respecté, incluant son extension numérique.
En particulier son droit à la liberté d’expression, sans craindre des conséquences pour sa vie sociale et professionnelle; son droit à une vie privée; son droit à une rédemption de ses erreurs passées; et son droit à ne pas se sentir simplement épié, entre autres…
Internet est né «libre» car nos institutions n’y comprenaient rien à l’époque. Elles ont compris maintenant et elles tentent de reprendre le contrôle de ce qui ne leurs appartient pas… Laissons l’Internet «libre». Mieux, nous devons en faire un «droit», comme respirer ou manger. Créons des règles simples pour permettre la poursuite des débordements inacceptables, à travers le globe, par des limites établies via un consensus planétaire, et donc plus flexibles que dans les états totalitaires (que les USA et la France sont en train de rejoindre, sur le plan numérique).
Commençons-donc par interdire les écoutes illégales et à les rendre condamnables.
Pour essayer de transposer; imaginez que votre gouvernement s’autorise à venir piocher votre courrier dans votre boite postale, selon sa couleur ou selon qui est l’émetteur de ce courrier, pour en prendre connaissance, puis le remettre dans votre boîte. Comment le vivriez-vous ?
De plus, votre gouvernement vous réclamerait la liste et dates de tous les destinataires, à qui vous avez envoyé un courrier, en sus de la liste datée des tous les courriers reçus, avec les coordonnées de vos correspondants. Accepteriez-vous de le lui remettre de façon systématique et automatique ? Ou bien uniquement en cas d’injonction d’un juge, sur une enquête circonstanciée et justifiée ?
N’était-ce pas l’apanage des états totalitaires ?
C’est bien de cela qu’il s’agit. Le monde numérique permet aux institutions, comme aux grands acteurs numériques (GAFAM), de disposer de toutes ces informations, sans aucune limite légale significative. Est-ce normal ?
Chers concitoyens, au nom d’une liberté si durement acquise, ne laissez jamais ce type de débordement déraper en Suisse. Si les français sont trop aveugles ou stupides pour réaliser leurs erreurs, ne faisons pas la même chose en Suisse.
Extrait du post issu des opinions personnelles http://wp.me/p1c2ZL-2k, qui a reçu l’aval de l’unanimité du comité ICT-a.ch. Cette recommandation émane donc du réseau des conseillers numériques indépendants de Suisse romande.
Pascal Kotté a dit:
Ce qui me « turlupine », c’est que 438 députés ont voté « pour », et 86 contre: alors que 64% des français seulement étaient pour: Cela fait 83.6% des élus qui étaient « pour »… Quelqu’un peut m’expliquer ? Ils se sont tous ralliés à la majorité trop évidente, en reniant leurs propres convictions ? Ou bien les élus sont décidément moins sage que le peuple dans son ensemble ? Je croyais que nos élus, étaient la « »crème » du peuple. Et ne me dîtes pas que c’est « car ils étaient mieux éclairés »; la très grande majorité des libres penseurs et philosophes semblent plutôt pencher vers le « non »… (Mais je n’ai pas fait de sondage, ma vision est peut-être biaisée…)
Pascal Kotté a dit:
Dommage que la demande d’enquête par la commission européenne sur les lois de surveillance françaises soient passé à la trappe !
https://www.april.org/le-parlement-europeen-appelle-lunion-europeenne-migrer-vers-le-logiciel-libre
Pascal Kotté a dit:
http://www.franceculture.fr/2015-06-02-examine-au-senat-le-projet-de-loi-renseignement-suscite-toujours-des-oppositions
Pascal Kotté a dit:
http://www.letemps.ch/suisse/2015/03/16/djihad-profite-loi-renseignement
Le djihad profite à la loi sur le Renseignement
Le climat sécuritaire actuel, avec notamment les attentats contre «Charlie Hebdo» et les Suisses partis faire le djihad, permet au Service de renseignement de la Confédération de mieux faire passer «sa» loi. Les réticences se sont affaiblies. Reste une question: le SRC sera-t-il vraiment plus performant avec davantage de moyens?
Merci à Valérie
Pascal Kotté a dit:
GAFAM = Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ! Mais ils ne sont pas si seuls.
Pascal Kotté a dit:
http://surveillance.rsf.org/
Pascal Kotté a dit:
La dernières fois que la France a vécu l’examen et le contrôle systématique de ses communications privées, c’était pendant l’occupation allemande !!! Mais quelle régression, et quelle misère de bêtises.
Pascal Kotté a dit:
Nous ne sommes visiblement (et heureusement) pas les seules à penser que la France vient de basculer dans la liste des états « totalitaristes »: https://www.laquadrature.net/fr/honte-sur-la-france-le-conseil-constitutionnel-valide-largement-la-loi-renseignement
J’ai bien peur que les derniers remparts « légaux » pour éviter cela, viennent de sauter!
Bravo aux auteurs et signataires.
Pascal Kotté a dit:
http://grisebouille.net/loi-renseignement-encore/
Pascal Kotté a dit:
http://www.numerama.com/magazine/33406-loi-renseignement-axelle-lemaire-aurait-songe-tous-les-jours-a-la-demission.html
Pascal Kotté a dit:
Je tiens à préciser que parlant des français « incompétents », je ne parlais que des 438 députés qui ont voté pour, (et un peu des 63% de français, qui estiment que cette loi n’est pas dérangeante, si cette statistique est juste…)
http://www.ovh.com/fr/news/articles/a1766.point-vue-ovh-loi-renseignement
Or, il y a de vives réactions de mes concitoyens français « avertis », et j’espère encore une prise de conscience des autres:
https://ni-pigeons-ni-espions.fr/fr/
Bravo à ceux qui se lèvent CONTRE ces mesures, démesurées.
Nous sommes à peu, très peu, de passer à l’étape suivante: Celle de pouvoir ensuite « bloquer » et « filtrer » les informations « émises » ou « reçues » !!!
Il suffit de placer les boites noires en interception, et non en simple écoute…
Evidemment: Beaucoup d’informations, en particulier propagande et incitation à la violence, à l’intolérance, mériteraient d’être « bloquées ». Mais il est important de leur laisser la liberté d’être divulguées, puis, de se donner les moyens de pouvoir en poursuivre les auteurs, non par des écoutes automatiques, mais par simple conscience citoyenne. Mais il est vrai qu’en France, la culture de dénoncer, y est particulièrement tabou. Un héritage de la gestapo peut-être ? Il ne faut pas confondre délation et dénonciation ! Ne pas dénoncer une maltraitance, est une « non assistance » à personne en danger.
Formons et éduquons nos enfants à une citoyenneté responsable et solidaire, à être entrepreneur de leur vie. Et diffusons nos meilleurs « savoirs » librement sur la planète à ce sujet. Avec les 23 Milliards, ou plus, annuels investis par la NSA dans l’écoute automatique, combien d’attentats évités ? Et combien sauverions-nous de vies, en investissant annuellement 23 Milliards pour une éducation entrepreneuriale « consciente » à un maximum d’enfants de la planète ???